Analyse financière hebdo : La parité respectée

Les banques centrales centrales !

Les marchés évoluent au gré des anticipations sur l’évolution des politiques monétaires avec une attention sur la croissance. Après avoir relevé ses taux en juillet de 75bp, la Fed tente un atterrissage en douceur de l’économie américaine en poursuivant sa hausse des taux directeurs et en tachant de ne pas trop affecter fortement la croissance. En vue du séminaire de Jackson Hole, la dynamique de la consommation semble être la clé pour la Fed, dans un contexte où le marché du travail demeure tendu et l’inflation élevée. Une hausse de taux entre 50bp et 75bp est attendue pour septembre.

En Europe, les taux sont nettement remontés en fin de semaine avec un appétit pour le risque en souffrance. La nouvelle hausse des prix de l’énergie risque de maintenir l’inflation à un niveau élevé, qui ne semble pas avoir atteint son pic. La banque centrale européenne (BCE) a rappelé que sa priorité restait l’inflation, quitte à passer par une phase de récession. L’institution compte donc poursuivre son resserrement monétaire et accentuer ainsi les pressions haussières sur les taux souverains européens.

En Chine, les chiffres de production sont inférieurs aux attentes et ont conduit la banque centrale à baisser de nouveau ses taux directeurs de façon inattendue. La mesure est destinée à soutenir l’investissement et le marché immobilier alors que le rebond de l’économie apparait comme trop faible, le pays étant confronté à une pénurie d’énergie et au Covid. Du côté du Japon, les nouvelles sont meilleures avec un PIB qui progresse de 0,5 % et une demande domestique qui revient.

Point sur les marchés pendant l'été

Les marchés étaient en hausse lors des deux premières semaines d’août, notamment aux Etats-Unis, suite à la publication des chiffres d’inflation américaine du mois de juillet. En effet, la hausse des prix a été moins importante qu’anticipée et en recul par rapport à juin (8,5 % contre 9,1 %). Cela a rassuré les investisseurs, laissant entrevoir une possibilité de politique monétaire moins restrictive. 

La tendance s’est inversée lors de la semaine suivante, du 15 au 22 août, avec des marchés en baisse. Les indicateurs économiques américains publiés sont mitigés. En soutien de l’économie, Joe Biden a signé l’« Inflation Rectuction Act », un plan d’investissement de plus de 430 milliards de dollars sur les sujets de la santé, de la transition écologique et du climat.

En Europe, les conditions restent instables avec les tensions énergétiques qui persistent et qui pèsent sur l’économie. Les prix de l’énergie grimpent en raison de la reconstitution des stocks, de la réduction des exportations russes et des conditions météorologiques défavorables. Dans le contexte actuel de remontée des taux longs, les titres de croissance, notamment du secteur technologique, sont le plus sensibles à la fluctuation des taux d’intérêt de long terme et voient leur valorisation fluctuer en fonction des mouvements de taux.

Le CAC 40 en hausse

Le CAC 40 a gagné 4,49 % depuis le 22 juillet mais reste en baisse de -9,19 % depuis le début de l’année. Sur la période, Worldline (+16,89 %), Hermes (+15,89 %) et Axa (+14,38 %) enregistrent les plus belles hausses tandis que Sanofi (-16,13 %), Vivendi (-10,27 %) et Eurofins (-9,89 %) sont en baisse.

Marchés des changes et des taux

L'Euro a encore perdu du terrain pour passer en dessous de la parité à 0,99 dollar, une première depuis 20 ans. Le rendement de l’Etat français à 10 ans continue sa progression pour atteindre le 1,88 %.

Achevé de rédiger le 22/08/2022.